L’équipe de Progenda était présente ce matin dans les bureaux de la Première (RTBF) pour aborder le thème de l’e-Santé en compagnie de l’équipe de Zebra et également d’Azèle Mathieu (Lifetech Brussels).
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Intervenants :
Véronique Thyberghien : Présentatrice radio sur la Première (RTBF)
Quentin Roquet : Fondateur de Progenda
Azèle Mathieu : Responsable du cluster bruxellois Lifetech.brussels
Bastien Ritzen : Cofondateur de Zebra Academy
Retranscription de l’interview :
Véronique THYBERGHIEN: « Bonjour à tous et ravie de vous retrouver à l’écoute de cette émission « questions clés » magazine tournant ces sociétés jusqu’à midi.
Aujourd’hui nous allons revenir sur l’e-santé, l’e-santé qui a évidemment le vent en poupe mais qui est derrière l’e-santé aujourd’hui ? On peut bien évidemment penser au fameux GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple)… Hyper présent, mais pour certains spécialistes, ils font fausse route en ne visant que le patient en matière d’application et de numérique. Plus globalement, et bien ce sont en réalité les petites entreprises qui dominent le marché de l’e-santé et quand est-il chez nous exactement ? Et bien aujourd’hui, 78 sociétés sont actives dans l’e-santé à Bruxelles, dont 26 ont été créées depuis 2013. Et à en croire l’évolution mondiale, et bien on peut s’attendre à une belle croissance de 15% d’ici 2022. Le potentiel d’innovation est important, les startups sont nombreuses dans le secteur de l’e-santé, elles excellent dans la maîtrise des technologies innovantes.
On en parle aujourd’hui parce que la Belgique, si peut-être pas à la pointe, n’est en tout cas pas en reste en la matière et vous allez le voir, avec pas mal de soutiens et de supports nécessaires à la mise en place et pour faire face parfois à une administration un peu complexe en la matière.
Azèle Mathieu, Bastien Ritzen et Quentin Roquet sont avec nous aujourd’hui. Ils vont nous expliquer en quoi la Belgique se porte bien en matière d’e-santé. On parle de l’e-santé aujourd’hui, parce qu’elle a une place importante et de plus en plus importante dans notre société. Nous semblons passer un petit peu de l’univers gadget à un univers très précis et d’application assez intéressante, à la fois pour le patient mais aussi pour le milieu médical, qui a longtemps été oublié dans tout cela. Et puis, il y a quelque temps à peine, se déroulait chez nous la semaine de l’e-santé à Bruxelles afin de justement mettre en avant ce qu’il était possible de faire et surtout de venir en aide à toutes ces petites entreprises qui s’investissent dans ce secteur de l’e-santé…Un secteur assez prometteur.
A cette occasion a été signée la charte « e-santé Brussels » avec pour objectif d’accélérer la mise à disposition de solutions technologiques pour les patients et le monde de la santé en région bruxelloise via le soutien de l’innovation et de l’entreprenariat dans l’e-santé. Alors il faut savoir que la région Bruxelloise est bien placée en la matière et que l’Europe même, lorgne un tout petit peu sur les systèmes qui ont été mis en place chez nous. Notamment en matière de réseau de santé bruxellois, celui-ci étant plutôt efficace avec la création du coffre fort BruSafe qui permet une sécurisation dans l’échange des données entre les patients, les médecins et les différents médecins entre eux-mêmes, ainsi qu’avec les institutions de santé. Et bien l’Europe est plutôt intéressée avec ce que nous avons réussi à mettre en place, ici, à Bruxelles.
On va donc aussi, nous, jeter un œil évidemment avec Azel Mathieu. »
Véronique : « Bonjour »
Azèle: « Bonjour »
Véronique : « Vous êtes responsable du cluster bruxellois « Lifetech.brussels » c’est le cluster qui est à la base de l’initiative à la fois de la charte e-santé à Bruxelles mais aussi de ce qui s’est passé à l’occasion cette semaine de l’e-santé à Bruxelles, et vous n’êtes pas seule puisqu’il y a avec vous aujourd’hui, Quentin Roquet, bonjour. »
Quentin: « Bonjour Véronique »
Véronique : « Vous êtes CEO c’est ça ?
Quentin: « Exactement »
Véronique : « Vous êtes donc, le patron de Progenda et c’est l’un des exemples que nous avons voulu mettre en avant aujourd’hui dans cette émission et on aura également par téléphone Bastien Ritzen qui est le cofondateur de Zebra Academy. On va vous parler des ambulances connectées, ce qui est plutôt intéressant et plus particulièrement en matière d’AVC »
Véronique: «Azèle Mathieu, c’est vrai que la marché bruxellois et le marché belge, même de manière générale, se porte plutôt bien, et en tout cas est prometteur en matière d’e-santé ? »
Azèle: « Oui en effet, donc nous avons constaté, comme nous proposons des services individuels aux entreprises dans le secteur de la santé que depuis 2013, il y a vraiment une croissance de ces projets. Pour le moment on accompagne environ 40 projets dans l’e-santé, alors que il y a 2-3 ans on en accompagnait seulement une dizaine. Donc en constatant cette croissance de la demande de projet (qui vient pour nous demander de l’aide) on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. »
Véronique: « Alors de l’aide on en a besoin, car on fait quand même face à des difficultés assez particulières et très précises en matière de santé comme vous le dites. Depuis 3 ans, il y a un accroissement significatif, mais en plus de faire face aux challenges traditionnels d’une startup (et on le sait puisqu’on en a déjà parlé dans cette émission, que ce n’est pas toujours évident). Et bien ces startups et ces entreprises sont confrontées aux aspects réglementaires du secteur et dans ce cas-ci, elles accumulent une troisième difficulté, c’est le fait que le secteur est en plein développement et donc risqué. Alors les aspects réglementaires du secteur ne se limitent pas au secteur de la santé, il y a beaucoup d’aspects des données du patient mais également du médecin… »
Azèle: « En effet, par exemple, lorsque l’on prend un projet de télémédecine, c’est à dire lorsqu’on pose un acte médical à distance, il y a toute cette question, effectivement, qui tourne autour de la responsabilité du médecin, comment est-ce que l’on gère cela ? Et comme vous le dites très bien, la problématique de la gestion des données, puisque tous ces nouveaux systèmes vont collecter des données qui sont relatives au patient, à sa pathologie et comment peut-on s’assurer que ces données soit gérées d’une façon sécurisée ».
Véronique:« Peut-être pouvez-préciser qu’est-ce que c’est ce cluster bruxellois, Lifetech.brussels, et qu’est-ce qu’un cluster ? »
Azèle: « Ici un cluster est une entité qui dépend d’une institution publique et notre principale mission est d’accompagner les entrepreneurs dans le secteur de la santé et on dit cluster car on représente ce groupe d’entreprises, mais aussi de partenaires universitaires et hospitaliers.
Véronique: « Et vous allez être, il me semble, chargée de coordonner toute une série de projets qui vous seront proposées, mais est-ce que cela veut dire que en dehors du cluster Lifetech.Brussel à Bruxelles, ne pourront pas être intégrés des applications, des projets, sans passer par vous ? ».
Azèle: « En fait, ici effectivement on dépend de la région bruxelloise mais il y a certains services qui sont ouverts à tous les entrepreneurs et dans tous les cas, notre réseau ne se limite pas à la région bruxelloise car on a des partenariats avec d’autres institutions, dans d’autres régions. Nous ici, l’idée avec nos partenaires, c’est de faciliter le développement de l’innovation et de l’entreprenariat à Bruxelles. Mais Bruxelles, étant une région qui est relativement petite, les activités de ces entrepreneurs ne se limitent généralement pas à la région bruxelloise. L’idée est que, un entrepreneur qui est intéressé de se développer puisse avoir un point de contact unique pour savoir où trouver du financement, qui peut l’aider à se développer au niveau national ou international et savoir quel est le réseau d’expert ?
Et donc ici, ce que l’on a proposé avec l’initiative d’e-santé Brussels et e-gezondheid Brussels c’est qui il ai un seul point de contact. Nous avons signé cette charte avec Innoviris, qui est le pouvoir subsidiant pour la recherche et développement avec plusieurs cabinets impliqués dans la santé, dont le cabinet Gosuin et Agoria qui est la fédération belge de l’industrie technologique. »
Véronique: « On voit que la problématique de l’e-santé a bien été prise en compte à Bruxelles et que c’est une préoccupation aujourd’hui, mais aussi, que nous y croyons à l’e-santé à Bruxelles et que il n’y a pas que les chiffres. On va voir que sur place cela fonctionne plutôt bien ».
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Véronique: « Avec nous, nos invités, Azèle Mathieu et Quentin Roquet, ici en studio et puis, Bastien Ritzen qui viendra nous rejoindre par téléphone dans quelques instants. On parle de ces applications… Alors les applications c’est la partie visible par le grand public de ce qui est l’e-santé, mais cela représente plus Azèle Mathieu ? »
Azèle: « Effectivement, l’e-santé regroupe aussi tout ce qui est télémédecine, télédiagnostique, téléconsultation, téléradiologique, téléréhabilitation, c’est donc le fait de pauser un acte médical à distance. Et donc on voit là, que cela va un tout petit peu plus loin que l’application mobile. Mais l’e-santé c’est également tout ce qui est le réseau de patients ou les réseaux pour les professionnels de santé, donc des endroits sur la toile où il y a une information crédible qui est échangée et à destination de cette cible en particulier. Par exemple on a une entreprise Esperity qui anime un site et des services pour les patients atteints d’un cancer. Alors l’e-santé, c’est aussi tout ce qui est lié à un système d’information et donc, il s’agit d’un support aux prestataires de soins que ce soit le corps médical ou paramédical et les supports d’information dans les hôpitaux. Donc l’e-santé regroupe quand-même pas mal d’activités. »
Véronique: « On aurait pu dire l’e-numérique ou la santé numérique, quelque part pour bien baliser qu’il s’agit effectivement de plusieurs types de supports et même plusieurs types de travaux d’échange et de plateformes utilisées. »
Azèle: « Effectivement, alors ce qui est important de repréciser, c’est qu’avec les entrepreneurs que nous accompagnons, nous pouvons constater que ce sera plus autour de l’utilisation de la technologie mais que celle-ci ne va pas remplacer le prestataire de soins, cela vient en soutien du prestataire de soins et au bénéfice du patient.
Généralement ces innovations ont été développées par des prestataires, donc on a par exemple un projet qui est VR4SMILE, qui est contre la douleur des enfants et qui a été développé en partie par un infirmier. Et nous avons également plusieurs projets comme celui-ci, et c’est peut-être important de le replacer car on a en tête les applications mobiles qui sont parfois un peu gadgets et qui ont été développées par des entrepreneurs qui n’étaient pas du secteur. Mais ici à Bruxelles, les projets que nous accompagnons, pour la majorité viennent de médecins, d’infirmiers ou encore de patients. En effet, nous avons des patients qui développent des solutions ou encore des entrepreneurs qui ont développés ou co-créés leurs solutions car ils se sont rendus compte qu’ils répondaient à une demande. »
Véronique: « Qu’attendons-nous, les patients, les utilisateurs et autres… de l’e-santé ? Et bien au delà de surveiller sa santé de manière préventive, ce que nous attendons surtout de l’e-santé, d’après une étude réalisée tout récemment en France c’est qu’elle simplifie les interactions avec les professionnels de la santé et donc en plus, de la possibilité d’échanger avec leurs médecins en dehors des heures de consultation, il y a 3 services qui seraient très attendus par les patients que nous sommes. Le premier : la prise de rendez-vous médicaux en ligne, le deuxième : la possibilité d’avoir un rappel de rendez-vous par SMS ou email et le troisième: renouveler l’ordonnance en ligne.
Et bien, pour au moins deux de ses points nous avons la réponse ! Cela s’appelle Progenda, Quentin Roquet, n’est-ce pas ? »
Quentin: « Bonjour ! »
Véronique: « Bonjour, vous répondez donc un peu avec votre projet, évidemment, à une série de demandes du patient mais aussi à une série de demandes du secteur professionnel puisque, vous l’avez précisez, qu’environ 76% des appels téléphoniques qui arrivent dans les organisations chez les médecins ne concernent que la configuration d’un rendez-vous médical et quand on sait que 25% des patients ne se présentent pas à leurs rendez-vous médicaux, on se dit effectivement que les agendas sont raturés.
Donc voici une solution numérique, cela s’appelle Progenda…
Il s’agit de quoi exactement ? »
Quentin: « Alors pour faire très simple, Progenda est un service qui permet aux médecins de gérer leurs rendez-vous. Alors, autour de ça il y a différentes fonctionnalités, par exemple: la prise de rendez-vous par le patient d’un rendez-vous médical via internet de manière sécurisée (bien évidemment), et aussi un rappel par email et par SMS. On envoie aussi un système de confirmation ect, mais ceci représente vraiment la base de notre service et comme vous en parliez hier, le temps d’écoute chez le médecin est tellement important, qu’on s’est rendu compte que c’était à la fois un besoin du médecin mais aussi un besoin du patient. En effet, certains patients n’osent plus appeler leurs médecins par peur de les déranger et certains médecins décident de ne plus décrocher le téléphone car ils sont débordés d’appels. On se rend donc bien compte que, tant le patient qui veut être entendu, que le médecin qui veut pouvoir donner de l’attention à son patient pendant une consultation, et bien là, que Progenda à tout son sens car on aide, on supporte, le médecin dans sa gestion des rendez-vous et effectivement grâce aux rappels par SMS, nous réduisons de beaucoup les no-shows (ce sont les rendez-vous qui ne sont pas honorés par un patient). »
Véronique : « Est-ce que cela veut dire aussi que, le fait que l’on gère le contact entre le patient et son médecin, puisse être rendu plus riche qualitativement parce que ce contact au moment du rendez-vous ne sera consacré qu’a cela ? Et que du coup, pour certaines choses, par exemple: pour des médicaments qui reviennent régulièrement, pourrait-on imaginer avec ce système d’avoir cette simple demande ? ex : Cocher une case, vous appelez pour quoi ? Ou vous voulez contacter le médecin pourquoi ? »
Quentin: « Typiquement nous n’avons pas ce système, mais c’est une bonne idée et je remercie d’ailleurs la personne qui en a parlée. Ce que l’on se rend compte, c’est que nous avons différents types de rendez-vous chez les médecins. Il y a des rendez-vous qui sont je dirais…Monotones, c’est à dire récurrents, et d’autres rendez-vous qui correspondent à un besoin urgent ou à un besoin très précis qui nécessitent un peu plus de temps.
On a par exemple, des médecins généralistes qui disent pour certaines familles vouloir un rendez-vous très long pour pouvoir rencontrer toute la famille et ainsi pouvoir leur parler ensemble. Ils jouent le rôle de médecin généraliste et donc celui du médecin de famille. Tous ces types de rendez-vous peuvent être pris par un agenda en ligne, à part évidemment, les rendez-vous d’urgence où là, on conseille le médecin de gérer l’urgence en directe puisqu’il a là, toute sa valeur ajoutée. »
Véronique: « Est-ce que votre initiative vient du fait que vous, vous en aviez marre personnellement de prendre des rendez-vous ? »
Quentin: Je rigole un peu, car c’est une question qu’on me pose souvent et oui cela partait d’un constat personnel.
Véronique: « Parce que vous n’êtes pas médecin personnellement ? C’est ça ? »
Quentin : « Exactement, en fait ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai eu une opération du nez et je devais avoir un contre avis, donc un deuxième avis d’un autre médecin et je n’arrivais pas à en trouver un. C’est donc, la femme de mon dentiste qui a su m’aider, mais au final, je n’ai jamais su trouver de deuxième médecin. Je me suis donc dis, que ce n’était pas possible qu’à notre époque, on ne puisse toujours pas prendre rendez-vous à 23 heures chez un médecin.
Sur cette base là, on a construit une équipe et notre équipe a construit un système qui permet une meilleure rencontre, une meilleure écoute entre le médecin et son patient. »
Véronique: « Il y a une chose qu’on pourrait éventuellement se dire par rapport à cette prise de rendez-vous électronique, alors on précise tout de suite qu’elle n’exclue pas un interface humain à un moment donné dans la prise de rendez-vous ? »
Quentin : « Bien sûr ! »
Véronique : « Parce que, ce que l’on pourrait se dire, c’est que d’une part il y a les patients qui appellent toujours en urgence, car c’est toujours urgent ! Il faut toujours un rendez-vous urgemment, et puis il y a le médecin qui doit pouvoir juger si l’urgence est réelle ou si on peut attendre quand-même 2-3 semaines avant d’agir… »
Quentin: « Je vois que vous vous êtes bien documentée! »
Véronique: « Alors non, je été personnellement confrontée à ce cas comme beaucoup de monde d’ailleurs! »
Quentin: « Alors, c’est ce que l’on rencontre effectivement au quotidien chez les médecins. Il y a l’urgence du patient et puis il y a l’urgence du symptôme détectée par un médecin. Je prends un cas que l’on m’explique souvent comme : j’ai une douleur à la poitrine mais je peux venir dans 2 jours, c’est pas grave docteur ! Le médecin détecte cela directement et il préconise de venir maintenant ou d’aller directement à l’hôpital. C’est généralement un symptôme de crise cardiaque.
Nous avons travaillé dès le départ avec des médecins qui ont développés l’application et qui nous on dit par exemple, qu’il devait pouvoir garder des plages horaires chaque jour pour les urgences ou mettre des rendez-vous avec des personnes âgées qui ne savent pas forcement prendre rendez-vous sur internet. Nous insistons beaucoup sur le fait que nous ne remplaçons pas l’humain, on remplace un système qui permet de prendre rendez-vous pour les rendez-vous à faible valeur ajoutée, c’est à dire : bonjour docteur je voudrais modifier mon rendez-vous de demain, bonjour docteur je voudrais annuler mon rendez-vous de demain (Ce genre de demande peut-être faite sur internet).
Et donc, pour les personnes âgées et les personnes qui ont besoin de conseils, le médecin est maintenant plus disponible pour ces patients là, puisqu’il ne doit plus répondre à 6 appels par heure. 6 appels par heure c’est la statistique que l’on a en moyenne chez un médecin ».
Véronique: « 6 appels par heure chez un médecin ! Quelque soit le médecin ou plus particulièrement les médecins généralistes, j’imagine ? »
Quentin: « Oui voilà exactement, on a des périodes très noires »
Véronique: « On s’étonne qu’après on attend 40 minutes dans la salle d’attente! »
Quentin: « Oui et je rappelle de dire que sur internet c’est 3 clics et donc ça va très vite!
En fait le lundi matin, on constate des explosions de demandes sur notre plateforme ainsi que les mercredi après-midi et le vendredi après-midi »
Véronique: « On va voir avec vous dans quelques instants, quels ont été les freins éventuels à l’utilisation de ce type d’application et on reviendra aussi avec l’exemple de Bastien Ritzen qui lui, est cofondateur de Zebra Academy où l’on vous parlera donc de l’ambulance connectée. Et puis on vous parlera d’un cas très concret, la maladie de Crohn, lorsque la maladie de Crohn vu à travers une application permet à la fois au patient et au médecin de mieux gérer la maladie au quotidien.
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Véronique: « Nous parlons de l’e-santé en Belgique et plutôt du vent en poupe mais aussi le vent en poupe du côté des entrepreneurs et des startups qui se lancent dans le domaine. Quentin Roquet est avec nous pour Progenda, ce système d’amélioration de prise de rendez-vous plus efficace et très conviviale, par rapport à ce que l’on disait tout à l’heure.
Est-ce que vous avez des freins de la part de certains médecins, certaines institutions ? Vous avez du faire face à quels types d’obstacles ? »
Quentin: « Au niveau des obstacles, je dirais qu’on rencontre comme vous l’avez dit les obstacles d’une startup normale, c’est à dire qu’on doit développer un produit mais nous n’avons pas beaucoup d’expérience, donc il y a deux ans on rencontrait ces problèmes là. Ensuite en grandissant, maintenant on est à 40 000 rendez-vous pris par mois, ce qui représente un volume assez conséquent et cela nous a permis d’avoir un feedbacks du côté des patients mais également des médecins.
Ensuite, avec l’aide et je tiens à le dire de LifeTech.Brussels on a eu une aide proactive, donc le pouvoir publique a joué son rôle en nous présentant des partenaires, en nous invitant à des événements de networking ect. Ce qui ont permis de faire ce lien et je dirais que, la gain de crédibilité qu’on a eu grâce à ça, a vraiment été plus qu’important pour nous. C’est donc cela qui nous a permis de faire l’étape suivante, où l’on commence à travailler à différents niveaux de structure.
Donc pour répondre à votre question, c’est ce besoin de crédibilité car à partir d’un certain niveau d’activité, on veut aller plus loin, aller dans des plus grandes structures qui demandent des besoins, des ressources et là le Lifetech.Brussels a joué son rôle. »
Véronique: « Vous travaillez plus particulièrement avec des médecins qui travaillent en cabinet ou avec des hôpitaux? Ou bien est-ce que les hôpitaux ont déjà des systèmes ? »
Quentin: « Au niveau technologique, nous avons d’abord choisi d’aller dans des cabinets de petites tailles pour avoir justement plus facilement du feedback et propulser un lancement d’outils utilisables directement, ensuite on est passé à des cabinets de plus grosses tailles et effectivement on cherche à travailler avec des hôpitaux (j’en profite évidemment). »
Véronique: « Oui pas de soucis, même en dehors de Bruxelles j’imagine ? »
Quentin: « Bien-sûr! Et de nouveau l’exemple est là, vendredi passé on était en présence de pays étrangers pour présenter nos services et cela de nouveau grâce au Lifetech.Brussel.
Azèle: « Et si je peux intervenir, l’idée, c’est d’organiser un congrès pour faire une rencontre avec les sociétés innovantes et des nouvelles solutions avec des gestionnaires d’hôpitaux et des médecins au début du mois d’octobre ».
Véronique : « Ah d’accord, on aura donc l’occasion de se revoir d’ici là»
Quentin : « Oui nous serons présents ! »
Véronique : « Azèle Mathieu, je voudrais soulever un point important, et puis on prendra Bastien Ritzen par téléphone, bien évidemment.
Le soutien il est quand même très important pour ces startups là, parce que faut pas se leurrer non plus, on parle toujours de 25% d’augmentation du nombre de startups qui ont été créées, mais on ne parle jamais de celles qui se sont cassées la figure au bout de 3 ou 4 ans, qui est la durée moyenne de vie d’une startup aujourd’hui.
Alors soit au delà, elle se transforme, elle grandit et devient pérenne, et au delà elle s’écroule aussi, ou bien l’idée n’a plus son sens. Donc le soutien est donc important pour avoir quelque chose de durable dans le temps ».
Azèle: « En effet, on se rend compte que c’est un domaine qui est multidisciplinaire, il y a des aspects technologiques, des aspects vraiment spécifiques au secteur et le plus important c’est humain évidemment. La plus grande ressource que cela demande est de se faire rencontrer les gens, de décloisonner les systèmes. Par exemple, de pousser les chercheurs à sortir de leur laboratoire, de convaincre les hôpitaux d’être ouverts à de nouvelles solutions innovantes, qu’ils pourraient dans une certaine mesure tester. Et donc nous par rapport à notre métier, je pense que la plus grande ressource que cela nous demande, elle est financière dans le sens où c’est nos rémunérations. Mais la plus grande ressource réelle que cela demande, c’est la mise en contact des gens, et je pense que c’est ça, la force d’un cluster. Chaque année on rencontre une centaine de projets et de partenaires et on a une très bonne connaissance de ce que font chacun de ses partenaires et ses projets et donc après on les connecte.
Dernièrement un hôpital me disait, je serais intéressé par de nouvelles solutions pour la gestion de mes essais cliniques et on venait justement de rencontrer un entrepreneur qui venait de développer un logiciel très innovant pour les essais cliniques, on les met donc, en contact et cela fait gagner du temps sinon ils ne se seraient pas rencontrés. »
Véronique: « C’est intéressant car on est quand même bien au delà de l’application gadget à laquelle on peut tous penser pour gérer son poids, son nombre de pas effectués durant la journée pour se dédouaner, se déculpabiliser, du fait qu’on ne fait pas forcement du sport. Et oui je parle de moi !
Et on parle aussi d’autres innovations qui sont extrêmement intéressantes et notamment celle de Zebra Academy. Pour en parler Bastien Ritzen est avec nous, Bonjour ! »
Bastien: « Bonjour ! »
Véronique: « Vous êtes cofondateur de Zebra Academy, et vous allez nous parler de l’ambulance connectée, particulièrement en matière d’AVC. Alors expliquez nous ce qu’est la Zebra Academy. »
Bastien: « Le but de base de la société est de m’être en contact un expert médical avec un patient pendant le transport ambulancier. L’idée est de pouvoir faire un pré-diagnostic, une pré-évaluation du patient pendant le transport ambulancier vers l’hôpital, pour qu’au moment où le patient arrive à l’hôpital on ait déjà toute une série d’information qu’au paravent on allait obtenir dans l’hôpital et qu’on puisse réagir le plus rapidement possible. Gagner ces quelques minutes vont pouvoir faire la différence pour le patient. »
Véronique : « On est donc là, dans la télémédecine dont on en parlait en tout début d’émission, qui est un gros développement aujourd’hui de l’e-santé. Alors pourquoi je parlais de l’AVC tout à l’heure? Parce que c’est l’un des objets principaux de ce système et on va donc parler de télé médecine avec vous. Beaucoup de progrès ont été accomplis dans la gestion de l’accident vasculaire cérébrale à l’hôpital. Rappelons que l’AVC est quand même la deuxième cause de décès dans le monde entier et la deuxième cause de la vie ajustée sur l’incapacité dans le pays. Cette solution en fait, c’est la solution qu’il manquait entre le domicile et l’hôpital. On sait que l’a prise en charge de l’hôpital va être efficace aujourd’hui, mais si l’on peut gagner un peu de temps sur cette prise en charge et particulièrement sur celle de l’AVC, c’est du temps gagné pour le patient, le médecin, et pour tout le monde et cela ne peut être que bonus ! »
Bastien: « Tout à fait, il faut savoir que le traitement d’un AVC (et ce n’est pas toujours reconnu) est aussi urgent que le traitement d’un arrêt cardiaque. C’est quelque chose de très important et il faut réagir très rapidement. On a fait le constat qu’il y a une série d’activités, comme je l’ai dit, qui se font à l’hôpital. Par exemple, comme l’enregistrement du patient, la première évaluation de patient sur base d’une série de questions. Et on s’est dit, est-ce que on ne pourrai pas, déjà faire quelque chose dans l’ambulance pour gagner ces quelques minutes qui vont faire la différence ? Il faut savoir, que chaque minute qui passe pour un AVC, c’est à priori 1,9 milliards de neurones qui disparaissent, donc gagner quelques minutes peut faire la différence entre un patient mort ou en vie, mais aussi un patient qui est en vie avec un handicap ou en vie comme il l’était auparavant. C’est sur base de ce constat qu’un premier projet a été créé et financé par la région bruxelloise, donc par Innoviris. Ceci a donné cours à la création d’une startup qui est maintenant suivi par Impulse qui nous aide au niveau de la visibilité et afin d’obtenir de bonnes informations. »
Véronique: « Impulse qui n’a rien à voir avec le déodorant… je le précise ! C’est LifeTech.Brussels qui suit donc les startups et c’est important de le préciser pour ne pas faire la confusion. »
Véronique: « Pourquoi Zebra dans Zebra Academy, cela me fait penser à un feuilleton mais je suppose que ce n’est pas ça ? »
Bastien : « Non, non ce n’est pas ça, lorsqu’un spécialiste est en contact avec le patient et qu’il a une discussion en direct avec le patient, celui-ci lui pose une série de questions via un questionnaire structuré qui lui permet d’avoir une idée, est-ce que j’ai un AVC ou pas, et si oui quelle est la sévérité ? Dans ce questionnaire il y a une question qui est : qu’est-ce qu’un cheval avec des rayures, et c’est de là que vient le Zebra. Cela permet d’évaluer la fonction cognitive du patient et de savoir à quel point le cerveau commence à être touché par l’AVC qui est en cours. »
Véronique: « Ah oui, c’est donc très précis en la matière… A partir du moment où vous avez décidé de créer l’application, qu’est-ce qui vous a motivé à la création de cette forme de télémédecine, et quels ont été les obstacles majeurs auxquels vous avez dû faire face ? »
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Véronique : « En matière d’e-santé, que penser des applications qui connectent le malade et le médecin, je vous propose un exemple concret avec la maladie de Crohn. »
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Véronique : « Source sur Euronews pour en savoir plus, malheureusement on aura pas le temps de tout voir, mais je voulais encore voir une fois avec Bastien Ritzen avant de parler de la collecte de données. Les obstacles majeurs auxquels vous avez du faire face, c’étaient quoi ? »
Bastien : « Je pense que on peut dire que c’est définir la bonne solution parce que la demande de la solution a vraiment démarrée du corps médical qui cherchait quelque chose de disponible mais qui n’était pas encore disponible. Et donc c’est pouvoir mettre ces acteurs ensemble avec le côté technique pour pouvoir définir, ok qu’est-ce qu’on va mettre en place, sachant qu’on est dans un environnement particulier qui est l’ambulance. On ne peut peut pas faire n’importe quoi, il y a certain nombre de normes à respecter. Je crois que à coté de ça, il y a les essais cliniques qui sont des projets universitaires à la base, donc eux savent comment mettre tout cela en place et pour le côté financement où là on a eu la chance d’être soutenu par la région bruxelloise et par Innoviris. Donc, c’est déjà une série d’obstacles qu’on a eu en tant que projet qui a démarré en tant que projet universitaire pour devenir une startup. »
Véronique: « Cela s’appelle Zebra Academy, n’hésitez pas à vous renseigner sur le sujet, merci Bastien Ritzen d’être intervenu dans cette émission. Quentin Roquet, on rappelle que c’est Progenda, pour ceux qui veulent en savoir un peu plus aussi. Et je voudrais terminer avec vous Azèle Mathieu sur la collecte des données.
C’est quelque chose qui pourrait être un aspect vraiment intéressant pour la recherche, pour la science, pour les médecins, c’est d’avoir régulièrement des collectes de données sur les patients, notamment dans le cadre des maladies chroniques et c’est probablement là que il y aura le plus de choses à faire et le plus de résultats positifs pour l’ensemble des acteurs. »
Azèle : « Effectivement, maintenant cela va devoir se faire d’une façon très structurée et sécurisée et là on travaille avec le réseau santé bruxellois et le coffre fort Brusafe. L’idée c’est d’avoir un endroit propre où les données des patients bruxellois soient sauvegardées. On espère qu’à terme on pourra initier des projets de recherche mais avec ces données, évidemment anonymisées et respectant un cadre très stricte.
Véronique : « Vous l’avez compris, on est sorti de l’histoire du gadget et de l’application santé pour passer parfois à des choses plus concrètes et surtout à l’interface du patient et des médecins afin d’aider tout un chacun. Merci à vous d’être venu et d’avoir participé à cette émission ! »